Une nouvelle étude révèle que les fusillades de masse peuvent augmenter considérablement la participation électorale dans les communautés voisines, mais leur impact reste étroitement ciblé et ne semble pas influencer les choix des élections présidentielles. Ces résultats proviennent de chercheurs de l’Université du Massachusetts à Amherst et du Brennan Center for Justice de NYU Law, dont les travaux ont été publiés dans Science Advances.
La recherche a analysé si les fusillades de masse motivent les Américains à voter et si elles influencent le soutien que les gens soutiennent dans les urnes. À l’aide d’un vaste ensemble de données combinant les enregistrements des archives sur la violence armée avec près d’un demi-milliard d’inscriptions d’électeurs individuels, les chercheurs ont méticuleusement examiné les quartiers situés dans un rayon de 16 kilomètres autour des fusillades de masse survenues à l’approche des élections présidentielles de 2016 et 2020.
Une forte hausse de la participation à portée de main
Leur analyse a révélé un schéma clair : les fusillades de masse « mobilisent les électeurs locaux », en particulier ceux qui vivent à moins d’un kilomètre de la tragédie. Le taux de participation électorale dans ces régions a bondi jusqu’à 10 points de pourcentage dans les semaines précédant les élections. Cependant, cette vague s’est rapidement atténuée au-delà d’environ huit kilomètres, soulignant la nature profondément localisée de l’influence des tirs de masse sur le comportement politique.
La division des tendances politiques
L’étude a également révélé que cette augmentation de la participation était fortement concentrée dans les zones à prédominance démocratique. Les électeurs de ces communautés étaient beaucoup plus susceptibles de voter après une fusillade de masse à proximité que les électeurs des quartiers à tendance républicaine, où le taux de participation est resté largement inchangé.
Même si le taux de participation a considérablement augmenté, l’étude n’a trouvé aucune preuve suggérant que les fusillades de masse ont influencé les choix du vote présidentiel. Cependant, il pourrait y avoir un lien entre les fusillades et le soutien aux mesures de contrôle des armes à feu.
Action locale sur le contrôle des armes à feu
En Californie, les circonscriptions situées à proximité des fusillades de masse avant les élections de 2016 présentaient une probabilité plus élevée de voter en faveur de la proposition 63. Cette initiative imposait une vérification des antécédents pour les achats de munitions et interdisait les chargeurs de grande capacité. Cette tendance n’a pas été observée avec d’autres mesures électorales libérales cette année-là, ce qui indique que l’effet était spécifiquement lié aux questions de politique en matière d’armes à feu.
Des recherches antérieures menées au niveau des comtés n’avaient pas réussi à établir un lien entre les fusillades de masse et la participation électorale. En se concentrant sur des unités géographiques plus petites – groupes d’îlots de recensement et circonscriptions – cette nouvelle étude démontre que, bien que politiquement impactants, les effets des fusillades de masse sont géographiquement limités.
Ces résultats suggèrent que même si les fusillades de masse ne peuvent pas remodeler les élections nationales, elles peuvent dynamiser les communautés locales et renforcer le soutien aux efforts de réforme des armes à feu directement dans les zones touchées par les tragédies. Comme l’a dit un chercheur, se concentrer sur les initiatives électorales pourrait être une stratégie plus efficace que de s’appuyer sur des modèles de vote généraux pour parvenir à un changement de politique concernant le contrôle des armes à feu.
